A
Irkoutsk, l'été sibérien (journées chaudes
et nuits fraîches) et nos collègues de l'Institut de la Croûte Terrestre
nous attendent. Commencent alors les préparatifs de l'expédition de terrain:
l'organisation des équipes scientifiques, la répartition
des véhicules, des tentes, des vivres, le choix des sites, et la formation
à l'utilisation du matériel de mesure. Quelques jours plus tard, trois équipes
se séparent : pendant un mois, chaque groupe vivra coupé des autres.
Tous resteront aux alentours
du rift Baïkal. Il faudra d'abord plusieurs jours pour atteindre les
premières zones de mesure choisies, car les routes goudronnées sont rares
et les pistes mauvaises, affectées qu'elles sont par la rigueur de l'hiver
sibérien.
Tout commence par la recherche du site de
mesure idéal : en premier lieu, une roche dure, comme une affleurement de
granite ou de calcaire, pour que le site soit parfaitement stable; en second
lieu, un horizon dégagé dans toutes les directions, pour que les signaux
des satellites parviennent à notre antenne sans être affectés dans leurs
trajets. Ces conditions apparemment simples à réunir représentent parfois
un défi impossible dans ces zones montagneuses, le plus souvent couvertes
d'une forêt dense, la Taïga.
Nous devrons donc nous résoudre dans certains
cas à abattre quelques arbres gênants. Un simple cylindre
d'acier sera ensuite scellé dans le rocher sur une profondeur de 20
cm. Une marque millimétrique à son sommet représentera le point de mesure
exact, à la verticale duquel nous installerons l'antenne, portée par un
trépied et reliée au récepteur
GPS. |

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