Pour me contacter


  -  Séismes historiques
  -  Sismicité instrumentale
  -  Séismes et recherche

LE RIFT TREMBLE

- SÉISMES HISTORIQUES

Sismicité historique dans le rift Baïkal

 

      Le rift Baïkal est le système de rift intra-continental le mieux connu au monde en ce qui concerne la sismicité: en effet, un réseau de sismographes y a été installé dès les années 60. Il est suffisamment dense pour permettre d'enregistrer les séismes de magnitude 2 ou plus qui s'y sont produits depuis cette époque. Avant 1960, seuls quelques dizaines de sismographes dispersés à travers le monde (depuis le début du XXème siècle), et surtout les témoignages écrits, ont permis de grossièrement localiser les principaux grands séismes qui se sont produits depuis 3 siècles environ dans la région du lac: c'est ce qu'on appelle la sismicité historique. Elle est bien sur très importante à connaître pour l'estimation des risques sismiques, un séisme de magnitude donné finissant toujours par se produire à nouveau à un endroit donné. Treize séismes de magnitude supérieure à 6.5, et 7 de magnitude supérieure à 7 s'y sont ainsi produits depuis 1700. Les principaux sont reportés sur la carte de sismicité historique.
     La ville d'Irkoutsk, localisée à moins de 200 km de plusieurs des épicentres de ces grands séismes, est donc soumis à un risque sismique non négligeable. Par ailleurs, l'examen de cette activité par forts séismes lors des 300 dernières années révèle que le temps moyen qui s'écoule entre deux grands séismes dans la région (magnitude M supérieure à 6.5) est de l'ordre de 40 ans. Le dernier grand événement dans la zone du rift Baïkal étant celui de 1957 dans le nord du rift (M = 7.6), il est donc tout à fait probable qu'un grand séisme se produise quelque part dans le rift très bientôt, même s'il n'est aujourd'hui pas possible de dire précisément quand et où ce séisme pourrait se localiser.
Haut de page
- SISMICITÉ INSTRUMENTALE Sismicité instrumentale dans le rift Baïkal
     La carte de la sismicité enregistrée dans le rift du Baïkal depuis 1960 montre près de 40 000 séismes de magnitude supérieure à 3. On constate que la plus grande partie des séismes se concentrent à proximité des grandes failles et des bassins (voir Chapitre "Le rift en surface") du rift. Par contre, pratiquement aucun séisme ne se produit dans le craton sibérien: ceci traduit sa très grande résistance à la déformation (rigidité très élevée). Dans le nord du rift, on constate que les petits séismes forment des ceintures parallèles entre elles: le rift s'élargit à cet endroit, ce qui correspond à une déformation dite "distribuée". Ceci signifie probablement que dans cette zone située à l'intérieur de la chaîne plissée Sayan-Baïkal, la lithosphère est moins résistante, plus "molle", et que l'héritage structural impose un autre mode de déformation comparé à la zone du lac (voir Chapitre "L'histoire géologique").
Haut de page
- SÉISMES ET RECHERCHE

Les séismes dans le sud


Haut de page

Distribution spatiale des contraintes dans la croûte du rift Baïkal

 

Bassins et âge du rift

     A quoi peut servir l'étude des séismes en recherche fondamentale ?
Au moins à quatre types d'analyse:
1 - identifier la longueur et les caractéristiques des failles actives en profondeur et en déduire la magnitude maximale des grands séismes futurs: dans le cas du rift Baïkal, un agrandissement sur la zone du lac sud nous montre très clairement des alignements de séismes sur 120-150 km. Ceci permet de prédire des magnitudes proches de 7.5, ce qui est en bon accord avec les témoignages historiques . Mais aucun sismologue au monde ne peut
encore vous dire quand le prochain grand séisme se produira, quel que soit l'endroit sur le globe...
2 - connaître, par les mécanismes au foyer et les caractéristiques de la rupture, le champ de forces et les contraintes qui règnent dans la croûte, et en analyser les variations spatiales et temporelles. Une comparaison avec les déplacements observés en surface par GPS (voir Chapitre "Le rift s'ouvre") est alors essentielle pour proposer des modèles représentant l'accumulation des forces dans la croûte et leur libération après un temps donné, ce que l'on nomme le cycle sismique (voir Chapitre "Le devenir du rift");
3 - étudier la plus ou moins grand capacité des roches à se déformer (ce qu'on appelle les propriétés rhéologiques des roches) dans le temps et l'espace par l'analyse de la distribution des séismes en profondeur. Les variations de ces propriétés rhéologiques des roches sont importantes pour expliquer pourquoi, par exemple, la déformation se localise à la suture entre le craton sibérien et la chaîne plissée Sayan-Baïkal et ne se transmet pas plus au nord. Elles sont liées surtout à l'état thermique, la composition, la vitesse de déformation, et la "mémoire" des roches (héritage structural et "fabrique") qui résulte de leur histoire géologique (voir le Chapitre "Histoire Géologique");
4 - enfin, analyser les variations de vitesse des ondes dans l'espace, ce qui permet de pratiquer la tomographie sismologique (voir le Chapitre "Le rift en profondeur").

Haut de page
© Copyright Geosciences Azur... Mise à jour le 3-04-2001